Depuis 1998, j’achète chaque année un agenda Moleskine. Alors qu’à l’origine, l’idée était de m’astreindre à y faire un dessin par jour, ces carnets sont devenus une sorte de journal de bord dont la tenue est parfois très irrégulière. La copie, comme exercice traditionnel et fondamental de l’enseignement des beaux-arts, de même que la transcription y occupent une place importante, constituant autant d’hommages aux artistes et aux penseurs dont l’oeuvre me touche. Par moment, les carnets font office de journal intime, rassemblant des souvenirs d’endroits ou d’événements. Ils tiennent aussi lieu de réservoir d’idées et de pistes à creuser dans les projets à venir. Ils sont tout autant ma mémoire que ma projection dans le futur.
Ils gardent la trace de tout ce qui, dans la création, constitue pour moi des repères indéfectibles, comme une famille idéale faite de formes et d’idées.